Pavillon de l’Ermitage, l’unique folie de Paris

A deux pas de la médiathèque Marguerite-Duras, le jardin de l’Hospice-Debrousse occupe une partie de l’ancien parc du château de Bagnolet (17e siècle), construit pour la duchesse d’Orléans, fille naturelle de Louis XIV. Le pavillon de l’Ermitage, unique folie de style Régence à Paris, est le dernier vestige du domaine. Sa façade sur rue est protégée par une magnifique grille surmontée des

initiales d’un co6tag_210315-145215nfiseur argenté expert en communication. S’il existait encore aujourd’hui, le château cohabiterait avec le Novotel de Bagnolet ! Entre le château et le pavillon s’étendait un immense parc de de 56 hectares. Considéré comme l’un des plus beaux de la région parisienne, il était agrémenté de trois folies, dont il ne subsiste que celle-ci.

 

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Lieu d’agrément composé de petits salons, le pavillon était prisé aux beaux jours. Y prendre le thé était l’une des activités principales. A l’intérieur, de belles fresques murales représentent des scènes champêtres et des ermites en méditation, qui ont donné leur nom au pavillon. Dans le salon situé à l’arrière sont présentées des expositions temporaires dédiées à l’Est parisien. Vendu en 1887 à l’Assistance Publique, le pavillon servait de salle de réunion. L’étage avait même été aménagé en appartement de fonction ! Mais depuis quelques années, il est enfin ouvert au public.

Pavillon de l’Ermitage
148 rue de Bagnolet, Paris 20
Tél. 01 40 24 15 95
Ouvert du jeudi au dimanche de 14h à 17h30 (de mars à mi-juillet)
Randonnées apéritives ponctuelles

Le Pavillon des Canaux (canal de l’Ourcq)

Après avoir remporté un appel d’offres il y a 2 ans, l’équipe de l’agence Sinny & Ooko (Recyclerie, Comptoir Général, etc.) a investi le Pavillon des Canaux, ancien domicile de l’éclusier. Réouvert depuis mi-mars après de gros travaux, la maisonnette affiche une déco chaleureuse et acidulée, à l’esprit vintage.
Le rez-de-chT7aussée est volontiers squatté par une armada d’ordinateurs portables. A l’étage, la déco se veut plus audacieuse, au fil des pièces, toutes différentes, du salon rouge à la chambre d’enfant, on trinque au jus de bissap. Dans la mini salle de bains donnant sur la canal, deux fashionistas picorent dans la baignoire d’un air détaché.

Côté accueil, rien à redire. A l’heure du brunch, le service est souriant malgré l’affluence et, derrière le comptoir, Marie explique patiemment le rôle du buzzeur qu’elle remet à chaque convive. A 12h30, le cheesecake est rayé définitivement de la carte, et remplacé par une mousse au chocolat qui se révèlera aérienne. Bien présentée, l’assiette salée, composée d’oeufs brouillés, de saumon, de pommes de terre au thym, de fromage et de salade, se marie agréablement avec le rooibos (thé rouge). Pour les gourmands, scones et cookies appétissants (non inclus dans la formule), poT14ur les curieux, pléthore d’événements venant rythmé un agenda dynamique (cours de cuisine, yoga, ateliers réseaux sociaux, etc.) créé sur mesure par la team de My Little Studio.

Le Pavillon des Canaux
39 quai de Loire, Paris 19
Tél. 01 73 71 82 90
Ouv. lundi-samedi 10h-0h ; dimanche 10h-22h
Brunch : samedi & dimanche (24 euros)

Ohinéné, l’Afrique à Gambetta

Succédant à une crêperie bretonne et un restaurant espagnol, Ohinéné fait voyager depuis 3 ans ses convives en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire. Et ça marche ! Car ici, tout est fait maison, des punchs arrangés aux desserts métissés. Pas de service en boubou, ni de masques africains aux murs, la déco est d’une sobriété bienvenue. C’est Edith qui officie en salle, et sa bonne humeur est très contagieuse. Proposant des doggy bags aux uns, claquant la bise aux autres, elle est la décontraction même. En apéritif, le punch au gingembr6tag_300415-125433e, qui met les sens en éveil, est accompagné de chips de bananes plantin, confectionnées par la maman d’Edith. Mais gare à la sauce épicée ! Elle vous laissera un souvenir impérissable.

La carte, volontairement courte, est ponctuée de trois plats typiquement africains – poulet ou poisson braisé, mafé, etc. – le midi, les timides pourront se rabattre sur une blanquette ou une souris d’agneau. Les garnitures sont une ode au voyage : alloco (bananes plantins frites) et brioches à base de farine de riz voisinent avec du riz à la tomate. En dessert, le 7e ciel, avec ses pommes et ananas rôties, vous fera à coup sûr monter au rideau. Une ambiance très chaleureuse et une cuisine mitonnée avec grand soin, voici la recette du succès de Ohinéné.

 

Ohinéné
14 rue de la Chine, Paris 20
Tél. 01 71 20 67 62
Ouv. lundi midi, mardi-samedi midi & soir. Fermé dimanche.
Formules du midi entre 14 et 17 euros ; le soir compter 25-30 euros.

 

Rue des Rigoles, le Paris populaire de l’après-guerre

Né en 1949 à Paris, Gérard Mordillat raconte son enfance dans un deux-pièces du 222 rue des Pyrénées, dont il connaît toutes les marchandes de quatre-saisons. Des douches sur le palier, au 6e étage, la vue est imprenable sur le rocher de Vincennes… et le four du Père-Lachaise. Une ligne d’horizon avec comme point d’ancrage le 20e arrondissement. D’ailleurs, à l’école des garçons de la rue Sorbier, les petits écoliers sont formels : sortir de Paris : « c’était aller à Dache, et dépasser la proche banlieue, partir pour Santa Merde ». A la sortie de l’école, l’arrêt bonbec est incontournable : des Mistral Gagnant (Renaud quand tu nous tiens) aux surprises à un franc enveloppées dans du papier journal. A la maison, l’appétit se fait moineau. En tout cas, surtout pas de cervelle, car « selon une tradition ouvrière, on ne mange pas l’outil de son travail ».

6tag_290415-183339Au 222, on est abonné au journal de la CGT, et certains principes ont des allures proverbiales : « Vote le plus rouge possible, cela rosira toujours ». Rue des Rigoles raconte les petits plaisirs d’un petit parigot sans tête de veau : les spectacles de Guignol aux Buttes-Chaumont, les séance de cinéma au Cocorico ou au Miami, quand le quartier comptait encore 35 salles de cinéma ! Les petits boulots à la foire du Trône, qui se tenait alors entre les colonnes de la place de la Nation – les tours en Rotor évoquent d’ailleurs une très belle scène des 400 Coups. Sans oublier les plans drague au rayon disques du Prisunic Pelleport.

Publié en 2002 et augmenté de textes inédits en 2013, Rue des Rigoles est une ode au Paris populaire de l’après-guerre, avec ses cafés « cocos » où seul le vin rouge est autorisé . Une plume à la Audiard qui rend hommage à cette gouaille parisienne très imagée.

Gérard Mordillat
Rue des Rigoles
Le Livre de Poche